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L’histoire sans fin de la guérison 


Le monde spirituel et d’accompagnement intérieur est devenu si vaste et accessible qu’il a aussi ouvert la boite de pandore des illusions où, sans guidance, il est facile de rester coincé. Car la voie juste est au milieu, prendre soin de soi n’est pas la seul clé du bien-être, méditer n’est pas la seule voie d’éveil, faire des thérapies à outrance n’est pas la seule voie pour guérir.

 


Prendre soin, au-delà de l’individu, du tapis et de la thérapie


Il y a de multiples chemins vers la guérison mais une choses qui est souvent oubliée dans le parcours, c’est que la guérison n’est jamais qu’individuelle, car nous ne sommes pas des individus séparés, ni de notre famille, notre environnement ou de ce qui se passe dans le monde.

Dans la quête effrénée du bien-être, l’illusion mène bien souvent à des apaisements en surface, comme des pansements méditatifs niant les couches profondes à l’œuvre dans les déséquilibres profonds...

La sadhana peut devenir un anxiolytique d’une vie obéissant aux peurs, la méditation, un endormissement des prises de décision et une fuite des responsabilités, la soif du monde spirituel, un contournement de la réalité écrasante de la souffrance collective et de la nécessité (tout aussi collective), d’œuvrer pour l’autre et pour le monde.

Parce qu’il est purement impossible pour un cœur battant de ne pas ressentir le monde, il est tout aussi impossible de ne pas ressentir l’appel d’aider...

 

Il appartient à chacun de ressentir l’alignement et le discernement, car la nature de chaque individu est unique, son chemin l’est aussi. Pour autant, ces pointeurs servent le cœur, seul maitre à bord de nos traversées, le seul capable, si on l’écoute, de retrouver l’alignement.

 


Je veux, je veux, je veux, la guérison, une grande maison, la libération


Quand la spiritualité est au service de la volonté individuelle, est tout simplement corrompue.

Ce n’est pas une raison pour certains de se dénigrer et d’ignorer sa responsabilité individuelle, mais cette responsabilité n’est pas séparée du tout.

Au fond, ce que l’on cherche dans ces quêtes multiples, c’est l’union avec Dieu, avec la conscience divine... cette relation parfaite, cette vie parfaite n’apportent pas la satisfaction ultime de l’union en soi, rien ne saura nous satisfaire véritablement, absolument rien.

Avant l’éveil, on cherche Dieu sous couvert d’une volonté individuelle, et aucune volonté individuelle ne saura nous satisfaire puisqu’aucune volonté individuelle ne nous appartient. Nous sommes au service, tout comme la nature l’est, tout comme une fleur l’est, lâcher-prise est notre état naturel, s’y détendre est notre désir le plus intime.

Notre guérison sert la guérison du monde, nos manifestations servent le monde, notre libération sert le monde...

Rien ne nous appartient.

Alors pourquoi s’agripper et pourquoi laisser l’illusion du monde nous dominer ?

Seul le cœur guide et seul le cœur sait, car le cœur est relié au cœur du monde.



Moitié de vérité = mensonge


Le monde spirituel et des thérapies alternatives est un refuge qui est censé être transitoire, car dieu est tout, pas uniquement l’amour et la lumière, les fées et les soins énergétiques.

Vouloir une partie de la vérité en niant le reste n’amène pas à la maison, augmenter son énergie juste ce qu’il faut pour s’anesthésier de la souffrance en niant sa nature et sans y faire face maintient l’illusion intacte.

Est-ce que ta pratique et tes outils soutiennent ton confort ou la libération ?

Et laisser brûler ce qui n’est pas nous ne se fait pas que lors d’une méditation ou d’une thérapie, ce n'est souvent pas à cette endroit que la guérison se produit, mais dans la vie, au bureau, dans l’open-space envahissant et au milieu des collègues qui hurlent, dans les images insoutenables d’un génocide qui se passe sous nos yeux, dans l’inaction au sein de l’action et l’action au sein de l’inaction.

Dans notre main ouverte face à tout ce que la vie a décidé de nous offrir en l’instant.

Et cette main ouverte qu’est la présence n’a pas besoin de plus de méditations et de pratiques, la relaxation profonde n’est pas inaccessible, elle est notre nature. Certes, elle a besoin d’un peu d’ascè

se, mais ce dont elle a plus besoin, c’est de notre plein engagement envers l’instant et tout ce qu’il comporte.

 

 

Seva, Sadhana, Satsang


Sri Sri Ravi Shankar parle de ces trois choses en même temps, Seva (le service désintéressé), Sadhana (la pratique spirituelle), et satsang (se réunir autour de la connaissance, des chants sacrés) et je trouve cette combinaison très équilibrée.

Il ne parle pas de 4h de méditation par jour, ni de se perdre dans le service aux autres en se dénigrant soi-même... il donne une recette d’équilibre dans le dévoilement de sa nature profonde.

Car la pratique spirituelle intensive sans service désintéressé est aride ou déconnecte du cœur du monde, le service désintéressé sans ressourcement ne permet pas de nettoyer son système et de s’ancrer dans un plus grand alignement... ce trio nourrit, ancre et aligne aux lois de la nature.

 

 

Art : Martin Bridge

 

 

 

 

 

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